À l’occasion de la nouvelle saison du festival Ar(t]chipel, l’École d’art de Blois/Agglopolys engage une nouvelle collaboration dans le cadre de son programme pédagogique, autour du sujet FUTURAMA 2125, avec l’intervention du collectif d’artistes Union Pragmatique. Ce cycle s’inscrit dans une volonté d’éveil critique et de création collective à destination des jeunes publics.
Union Pragmatique, collectif pluridisciplinaire basé à Bourges qui brouille les frontières entre les médiums et interroge les codes visuels habituels, accompagnera les enfants dans une démarche expérimentale, en les invitant à détourner les formes et les images du quotidien pour en produire de nouvelles lectures.
"FUTURAMA 2125" interroge la notion de représentation. Les réflexions prennent appui sur l’enfance comme territoire d’imagination sans limite et interroge la manière dont chacun donne forme au monde qui l’entoure.
La représentation est une construction : elle traduit une vision personnelle du monde, influencée par notre culture, notre histoire et notre sensibilité. Les projets amènent les enfants à questionner ce qu’ils voient, perçoivent, projettent et comment ils choisissent de le représenter. Représenter, est-ce imiter fidèlement la réalité ou bien la réinterpréter à travers ses émotions et son imagination ? Pourquoi deux personnes ne dessinent-elles jamais la même chose, même en regardant le même objet ? Comment les différentes cultures influencent-elles la façon de représenter le monde ? En posant ces questions, le projet engage les enfants à prendre conscience que chaque chose est une construction singulière, un point de vue parmi d’autres. Il valorise la diversité des représentations comme une richesse, révélant la fragilité et la subjectivité de notre perception du réel.
"FUTURAMA 2125" est ainsi une invitation à regarder autrement, à questionner nos évidences, et à redonner au regard la part d’imaginaire qui le rend unique.
Une restitution publique des projets aura lieu dans l’enceinte de l’école d’art le samedi 11 octobre de 14h à 17h, journée de passage officielle de l’équipe du festival Ar(t]chipel.
Le geste, en art, est à la fois trace et intention. Il est souvent perçu comme l'empreinte d'un instant, la matérialisation d'une pensée en mouvement. Des faits et gestes interroge le geste dans sa forme la plus élémentaire et la plus approfondi : il s'agit de ces "petits riens" qui, dans leur simplicité apparente, révèlent une mécanique plus profonde. Le geste devient complexe lorsqu'il s'inscrit dans une répétition, une intention prolongée, ou lorsqu'il interagit avec son environnement. Il dépasse alors sa nature brute pour s’enrichir de strates de sens, entre mémoire du mouvement et projection du regard. Ce glissement entre spontanéité et construction, entre impulsion et réflexion, donne au geste une double lecture : celle d'une action physique et celle d'une exploration mentale. Ces actions discrètes et presque anodines qui, pourtant, portent en elles une charge poétique et signifiante.
Des faits et gestes interroge « ce qui arrive », ce qui s'impose à nous comme une évidence. Dans la création, le fait se transforme : il devient matière à interprétation, support de réflexion, point de départ d’un geste artistique. Il n'est plus simplement constaté, mais rejoué, remodelé, déplacé. Ce décalage
entre le fait brut et son traitement par le geste artistique ouvre une brèche : ce qui semblait si souvent immuable devient terrain d’exploration, donnant naissance à une nouvelle réalité, sensible et subjective, point de départ de nouvelles narrations.
Dans l’histoire de l’art, le geste oscille entre spontanéité et maîtrise. Des fresques rupestres où la main marque la roche, aux éclaboussures d’action painting chez Jackson Pollock, en passant par les performances de Marina Abramović, le geste s’inscrit comme une forme d’expression directe, voire primitive. Il est trace d’un corps en action, et témoin d’une intention artistique.
Cette année, nous souhaitons déplacer le regard vers ces gestes minuscules et répétitifs qui échappent souvent à notre attention : la main qui effleure une surface, le souffle qui soulève une feuille, le mouvement du vent dans les arbres. En écho à l’art minimal ou au land art de Richard Long — où marcher devient acte artistique —, ces gestes simples, quotidiens, sont réinvestis, détournés, rejoués.
L’enfant dans l’atelier, devient lui-même acteur de ce processus. Que regarde-t-il ? Que fait-il ? À travers différentes propositions pédagogiques, l’élève sera invité à expérimenter cette double posture : celle d’observateur distant et celle d’acteur, rejouant et réinterprétant ces gestes. L’enfant, par sa spontanéité et son regard neuf, devient un performeur naturel, capable de sublimer ces "petits riens" en actes de création.
Téléchargez ici le programme détaillé de chaque projet scolaire